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Didou Didam
13 janvier 2013

"ils sont venus ils sont tous là"

Ca pourrait commencer comme la chanson d'Aznavour "ils sont venus, ils sont tous là", sauf que ce ne sont pas des artistes et sauf qu'on n'est pas là pour la mama. Ils sont venus, ils sont tous là, pour soutenir une théorie qui n'est même pas cohérente avec les principes qu'ils disent suivre. Ils se sont levés tôt. Ils ont pris des bus, des trains, des voitures. Certains se sont rendus à pied. Il y a ces jeunes qui sont fiers et qui sourient. Ils sourient parce qu'ils sont convaincus d'avoir raison. Sur ce point je ne peux leur en vouloir, je suis moi-même convaincue du contraire. Se rendent-ils vraiment compte de ce qu'ils font ? Se rendent-ils compte qu'ils vont marcher presque main dans la main aux côtés d'un parti extrêmiste en scandant des hymnes à la famille ? Ils peuvent être convaincus du bien-fondé de leur pensée en ce qui concerne la famille, nous sommes en démocratie et chacun a le droit d'exprimer son point de vue. Mais ont-ils relu leurs manuels d'histoire ces derniers temps ? Cette situation ne leur fait-elle pas froid dans le dos ? Car moi si. Ah tout de suite je les entends crier que le raccourci est vite trouvé. C'est trop simple d'assimiler les choses quand on n'est pas d'accord. Seulement ces derniers temps les passions s'emportent sur chaque sujet de socièté, on s'oppose avec une violence inouïe sur des sujets qui nous touchent tous. Hier on se battait autour de "l'identité nationale", aujourd'hui on se bat autour de la famille et du mariage qui ne devrait être un droit que pour une catégorie de personnes. Quand va-t'on comprendre que l'on est censé être égaux ? Que l'on soit d'origine étrangère, que l'on soit homosexuel, que l'on soit juif, que l'on soit magrhébin ou descendant des gaulois. Quand va-t'on accepter qu'une personne n'est pas sa sexualité, son origine ou sa religion. Tout ça forme la personne, mais la personne ne se résume pas à ça. Ce qui m'effraie et me ramène des années en arrière, c'est qu'on veuille trouver des coupables absolument. On ne va pas bien, oui, c'est un fait. Mais est-ce la première fois ? Est-ce la dernière ? Ne vaudrait-il pas mieux essayer de mettre à profit cette énergie qui existe au service de tous ?

Ils sont venus ils sont tous là. Ils revendiquent le droit des enfants. Ont-ils pensé aux enfants qui ont deux papas ou deux mamans et qui regardent la télé ? Car ce n'est pas parce que le mariage n'est pas autorisé que ces enfants là n'existent pas, on le sait tous. Ont-ils pensé à ces enfants qui aujourd'hui vont se trouver bien différents des autres, alors que pour la plupart les choses étaient telles qu'elles étaient et ne présentaient pas de problème jusqu'alors. Ont-ils pensé que ce soir des petits enfants s'endormiront en pensant que des gens avec des banderoles pensent qu'ils ne sont pas normaux. Est-ce ça de penser aux droits des enfants et à leur bien-être ? Leur faire croire que leurs parents sont des marginaux pervers qui ne peuvent pas s'occuper correctement d'enfants ? Leur faire croire qu'ils grandissent dans un milieu malsain et qu'ils deviendront à leur tour marginaux, paumés et exclus ?

Et ces hommes de Dieu qui manifestent, comment peuvent-ils croire à leurs si beaux sermonts pourtant, qui nous disent de nous aimer les uns les autres, et aujourd'hui rejeter en force une partie des citoyens ?

Qui peut décider de l'amour ? Qui peut décider du bien et du mal en matière de sentiments ? Qui sommes nous pour nous opposer à l'amour ?

Chacun a le droit de prendre sa banderole et d'aller manifester son accord ou son désaccord. Il faut d'ailleurs protéger ce droit le plus longtemps possible. Mais n'oublions pas que nous évoluons tous sous le même drapeau, que nous sommes un au final aux yeux du monde. Ne nous donnons pas en spectacle. Arrêtons d'être contre une partie de nos concitoyens. Soyons contre un projet, contre une mesure, mais arrêtons d'être contre un groupe, une communauté. Derrière ces groupes, n'oublions pas que ce sont des personnes dont on parle, et des personnes que l'on blesse. Et malheureusement sous couvert d'être contre une loi, une majorité est en fait contre des hommes et des femmes. C'est là que je m'offusque.

Enfin, chacun est libre de manifester à sa guise pour défendre ses convictions. Il le faut. L'engagement fait vivre et évoluer la cité et montre son attachement et son implication pour le pays dans lequel nous vivons. Mais chacun doit le faire en connaissance de cause, ne pas se soustraire au jugement. Aussi pour les manifestants de ce jour, je ne déplore pas qu'ils manifestent un avis, j'ai seulement peur qu'ils n'aient pas tous saisi à quel point ils pouvaient blesser des hommes, des femmes et des enfants par leurs revendications. J'ai aussi peur que certains n'aient pas mesuré qu'ils s'associaient à des personnes qui ne trouvent pas tous les hommes égaux. Je trouve cela grave et ose espérer que la raison leur reviendra avant qu'à leur tour ces jeunes manifestants aiment réellement et se rendent compte que l'amour est au-dessus des lois.

 

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